Historique
JADIS
À Montréal, avant 1850, le terme « ruelle » désigne une petite rue, un passage menant souvent à des bâtiments en piteux état. À cette époque, l’accès au cœur des îlots résidentiels est assuré par une porte cochère. La ruelle permettant l’accès à l’arrière d’un bâtiment n’existe pas encore comme on la connaît aujourd'hui.
Il faut attendre 1850 – période de transition entre les régimes français et anglais – pour voir la ruelle faire son apparition. Les schémas urbanistiques d’inspiration britannique prévoient alors de larges rues continues, des squares et ... des ruelles. Celles-ci sont ainsi créées dans les nouveaux quartiers développés pour l’élite canadienne-anglaise sur les pentes sud du Mont-Royal et dans le centre-ville actuel.
La renaissance des ruelles débute au tournant des années 1980 grâce à deux programmes mis sur pied sous le mandat du maire Jean Drapeau : les opérations Tournesol et Place au Soleil permettent la démolition des hangars dans les arrière-cours et la transformation des ruelles en petits parcs. Jusqu’à l’abandon du programme en 1988, ce sont 58 ruelles qui sont aménagées.
En 1995, l’idée d’aménager les ruelles renaît sur le Plateau-Mont-Royal avec la création de la première « ruelle verte », située dans le quadrilatère Napoléon-Roy-Parc La Fontaine-Mentana. À partir de cette date qui coïncide avec la création du programme Éco-quartier, les éco-quartiers, organismes d’éducation relative à l’environnement axés sur l’implication citoyenne, seront appelés à jouer un rôle important dans le développement des ruelles vertes.
De 1870 à 1890, période d’expansion économique pour Montréal, les ruelles sont utilisées dans les nouveaux lotis-sements dont ceux du Plateau-Mont-Royal et dans le Mille Carré Doré. Selon les quartiers, on distingue la « ruelle ouvrière », permettant le transit des marchandises, et la « ruelle bourgeoise » servant d’accès aux domestiques.
À partir de 1890, la ruelle se généralise dans les projets de développement immobilier avant d’être abandonnée vers 1950 dans les nouveaux quartiers moins denses développés en périphérie. Entre 1950 et 1960, plusieurs ruelles sont bétonnées et asphaltées, à cette époque où l’automobile est reine dans la Cité.
AUJOURD'HUI
(Petite section sur les ruelles vertes aujourd'hui)
Pour l’historique complet et un portrait d’ensemble du mouvement des ruelles vertes à Montréal, consultez Les programmes locaux d’implantation de ruelles vertes à Montréal, un guide publié en 2018 par le REQ dans le cadre de la Politique de l’enfant .
L’inventaire des ruelles vertes du REQ démontre trois phases depuis la première ruelle verte.
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De 1995 à 2007, la moyenne était de deux ruelles créées par année.
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De 2008 à 2010, elle augmente à dix, avec une progression dans le nombre d’arrondissements impliqués.
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De 2011 à 2017, la moyenne est de 44 nouvelles ruelles par année, pour un total, en 2017, de 376 ruelles vertes répertoriées à Montréal.
En 2018, 12 des 19 arrondissements
de Montréal possèdent au moins une
ruelle verte développée grâce à des
citoyens mobilisés. La mise à jour
de l’inventaire et de la carte des
ruelles vertes de Montréal s’effectue
à l'automne.